Jusqu’au bout de ses nuits avec la mélatonine !

Publié : 29/10/2020

Reconnue populairement comme l’hormone du sommeil, la mélatonine (de son nom chimique N-acétyl-5-méthoxytryptamine) n’est plus à présenter. Son rôle premier, très largement partagé par les médias est bien celui-là : synchroniser notre rythme interne circadien d’alternance veille/sommeil. La science pointe aujourd’hui d’autres rôles physiologiques et d’intérêts pour notre santé de ce chef d’orchestre de notre chronobiologie.

Activités biologiques

Sésame de notre sommeil

Sa sécrétion démarre avec l’arrivée de l’obscurité nocturne (pic atteint entre deux et quatre heures du matin) et donne le signal physiologique de notre endormissement, effectif une heure après.

Un tiers de la population générale souffre d’insomnies selon les estimations.  La qualité de notre sommeil s’avère de plus en plus mise à mal. Notre façon de vivre déconnectée de notre horloge biologique, notre exposition aux sources de stress variées (professionnelles et environnementales), nos sollicitations digitales multiples et prolongées (la lumière bleue de nos écrans serait responsable d’une perte nette de mélatonine de 30 à 60% !) sont incriminées à juste titre.  Sans compter que cela ne s’arrange malheureusement pas avec l’âge, les capacités de synthèse de notre glande pinéale déclinent avec sa tendance à la calcification.

La mélatonine règle notre horloge centrale en activant l’expression de certains gènes

L’agence européenne EFSA en s’appuyant sur l’ensemble des travaux cliniques disponibles a conféré aux complémentations en mélatonine l’autorisation d’alléguer un effet de réduction du temps d’endormissement (dosage unitaire minimum de 1 mg) et d’atténuation des effets du décalage horaire (dosage unitaire minimum de 0.5 mg).

Mais cette neurohormone ne se limiterait apparemment pas aux seules gestions de nos insomnies et jetlags. L’hormone du sommeil porterait d’autres fonctions biologiques, grâce à la présence de deux récepteurs spécifiques, largement distribués dans nos tissus.

Antioxydante avec un grand A

Sa capacité antioxydante évaluée sur les rats dépasse de plusieurs fois celui de la vitamine C et E pour protéger les tissus des dommages du stress oxydatif. Elle agit de concert avec les autres systèmes cellulaires protecteurs enzymatiques (réductases) et non-enzymatiques. La production de composés antioxydants majeurs comme le glutathion, la superoxyde dismutase est optimisée.  Elle amoindrit la génèse des radicaux libres en dopant les performances de la chaîne respiratoire mitochondriale ainsi que par son pouvoir chélateur de métaux lourds. Son pouvoir antioxydant est l’essence même d’une kyrielle de bénéfices santé.

Autres actions physiologiques

Anti-inflammation

Son activité anti-inflammatoire s’exerce à plusieurs niveaux incluant la régulation de l’expression de gènes pro-inflammatoires et l’inhibition de l’expression de cytokines inflammatoires.

Immunostimulation

La prolifération, la survie et l’activité des cellules immunocompétentes natural killers (NK) et polynucléaires neutrophiles est nettement accrue sous son effet. De plus, des données “in vivo” ont confirmé une augmentation de la sensibilité de ces cellules à des cytokines comme le TNF-α et IFN-γ.

Anticancer

Elle s’oppose la croissance des cellules tumorales en perturbant leur métabolisme et en stimulant leur apoptose. La sensibilité des tumeurs à la chimiothérapie est développée tout en limitant les effets secondaires des traitements (chimiothérapie et radiothérapie).

Protection cardiovasculaire

Sa participation à une meilleure prévention des maladies cardiovasculaires passe par l’amélioration de l’athérosclérose, son action anti-thrombose, ainsi que l’abaissement des niveaux de LDL cholestérol et de notre pression artérielle. La cicatrisation des tissus cardiaques et vasculaires endommagés est de surcroît favorisée.

Antidiabète et anti-obésité

La sensibilité à l’insuline et l’insulinosécrétion sont encouragées alors que la néoglucogénèse hépatique et l’apoptose des cellules β du pancréas sont réprimées.  

Ses atouts dans l’obésité seraient liés à son action sur des gènes présents dans le tissu adipeux régulant les fonctions endocrines de celui-ci et la prolifération et la différenciation des adipocytes.

Neuroprotection

Dans les pathologies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, l’apport exogène de mélatonine a montré d’excellents résultats sur les indicateurs de neuroprotection. Sur le système nerveux périphérique elle augmenterait à forte dose le diamètre axonal de nos cellules nerveuses.

Puis encore, elle interviendrait dans la régulation de notre température corporelle, les troubles de l’humeur et la maturation sexuelle.

Très récemment ces bénéfices anti-inflammatoires, immunitaires et vasculaires suscitent d’ailleurs un intérêt comme adjuvant des thérapeutiques anti-Covid 19.

Biosynthèse, et sources naturelles

Cofacteurs et précurseurs

Sa synthèse s’effectue dans notre glande pinéale, à partir du neurotransmetteur sérotonine dont le taux dépend lui-même de l’absorption de l’essentiel acide aminé tryptophane. Cette cascade de réactions enzymatiques met en jeu différents cofacteurs vitaminiques (vitamines B6-B9-B12, C et D) et la méthionine.

Quelles sources naturelles ?

La concentration en mélatonine est bien plus élevée dans les œufs et le poisson que dans les produits carnés. Contrairement aux idées reçues, la mélatonine est aussi belle et bien présente dans d’autres règnes que l’animal. Certaines plantes ou champignons, insectes et bactéries en contiennent. Les origines végétales les mieux pourvues sont les noix (pistache), certaines céréales (blé), les graines germées (qui sont de véritables bombes nutritionnelles). Les champignons sont également d’excellentes sources de mélatonine. Parmi plusieurs huiles végétales évaluées l’huile d’Olive extra-vierge présente une teneur supérieure aux autres.

Côté plantes médicinales, la Scutellaire et le Millepertuis (fleurs) tiennent le haut du pavé.

Complémentation

Actuellement les compléments alimentaires contenant moins de 2 mg de mélatonine par prise journalière sont autorisés (au-delà de cette limite, le statut médicamenteux s’impose).

Tolérance

Les effets indésirables sont généralement mineurs, de courte durée et facilement pris en charge. La littérature scientifique fait état le plus fréquemment d’états de fatigue ou de perturbations de l’humeur, de troubles psychomoteurs ou neurocognitifs. Quelques rares publications rapportent quelques désordres endocriniens ou cardiovasculaires mais qui semblent davantage liés à des doses inappropriées ou des intéractions avec des traitements hypotenseurs qu’à la mélatonine elle-même.

Conseils d’utilisation et précautions d’emploi

Par principe de précaution, la consommation de mélatonine sous forme de compléments alimentaires est déconseillée chez les personnes souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes, les personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence, les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les adolescents.

Un avis médical préalable à l’utilisation est pareillement recommandé en cas d’épilepsie, asthme, troubles psychiatriques.

Notre sélection de compléments alimentaires à base de mélatonine

Mélatonine seule

  • En comprimés :

https://www.purepara.com/fr/melatonine/23957-solgar-super-melatonise-19-mg-60-comprimes-0033984523081.html

https://www.purepara.com/fr/melatonine/32949-chronodorm-melatonine-19-mg-lot-de-2-x-30-comprimes-3700399100240.html

  • En spray sublingual :

https://www.purepara.com/fr/arkopharma/35023-arkorelax-sommeil-flash-19-mg-melatonine-spray-20-ml-3578835502749.html

Mélatonine d’origine naturelle associée à des plantes sédatives, magnésium marin et vitamines B

https://www.purepara.com/fr/sommeil/30200-nutergia-ergystress-sommeil-40-gelules-3401560256239.html

Pour toute question relative à l’utilisation de compléments alimentaires, demandez conseil à votre pharmacien.

Dr Sylvain Caula, pharmacien et naturopathe, en collaboration avec PUREPARA®

Bibliographie

Gunata M, Parlakpinar H, Acet HA et al. Rev Neurol (Paris). 2020 Mar;176(3):148-165.

Zhang R, Wang X, Ni L et al. Life Sci. 2020 Jun 1;250:117583.

Anderson G, Reiter RJ. Rev Med Virol. 2020 May;30(3).

Samanta S. Arch Physiol Biochem. 2020 Jun 10:1-22.

Meng X, Li Y, Li S, Zhou Y et al. Nutrients. 2017 Apr 7;9(4):367.

EFSA-règlement N°432/2012 de la Commission européenne.

Avis de l’Anses Saisine n° 2016-SA-0209.

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