“Que ton aliment soit ton médicament” disait Hippocrate. Il avait compris que nos aliments étaient nos premiers soigneurs. Parmi les plantes alimentaires qui vont prendre soin de notre foie, en voici deux issues des potagers de nos contrées et dont on mésestime souvent les pouvoirs: l’artichaut et le radis noir.

Toutes les deux font partie de laliste A de la Pharmacopée (pour l’artichaut, il s’agit de ses feuilles et non pas de ses bractées que l’on mange, et pour le radis noir, sa racine pivotante). Elles s’associent en particulier merveilleusement en phytothérapie pour la détox de nos foies surchargés ou intoxiqués.

Deux plantes aux bienfaits similaires et complémentaires

Amphocholérétiques, hépatoprotectrices et antihépatotoxiques

L’artichaut et le radis noir stimulent la production de bileet son éliminationde manière efficace, mais tout en douceur ce qui leur valent leurs grandes popularités de draineurs de l’émonctoire foie.

Concernant l’artichaut, ses activités cholagogues et cholérétiques sont principalement portées par la cynarine (un acide phénol dérivé de l’acide chlorogénique) et des flavonoïdes (cynaroside...) autrement responsables de ses vertus hépatoprotectrices. L’artichaut aide même à la régénération hépatique.

L’essentiel des propriétés hépatiques du radis noir est en lien avec les glucosinolates, molécules soufrées métabolisées en isothiocyanates sous l’effet d’une enzyme, la myrosinase, que la cuisson inactive.

Le rôle détox de ce duo s'illustre par l’induction enzymatique de leurs extraits sur les enzymes détoxicantes du foie. Une lactone sesquiterpénique de l’artichaut, la cynaropicrine a démontré cet effet sur les enzymes de phase 2.  Les glucosinolates du radis noir (en particulier un isothiocyanate, la raphasatine) pour leur part augmentent à la fois l’activité des enzymes hépatiques de la phase 1 (cytochrome P450 : CYP 1A1 et 1A2) et de la phase 2 (quinone réductase, glutathion S transferase).

Amélioration des paramètres lipidiques sanguins

L’action hypocholestérolémiante de l’artichaut, par inhibition de l’HMG-CoA réductase est due à la cynarine, et deux flavonoïdes, la lutéoline et le cynaroside. L’artichaut, de surcroît, prévient l’oxydation du LDL cholestérol et diminue le taux de triglycérides circulants (lactones sesquiterpéniques).

Par ailleurs, le jus de radis noir abaisse également chez l’animal les niveaux de cholestérol et de triglycérides.

Antioxydantes

Les feuilles d’artichaut par l’intermédiaire notamment de leurs flavonoïdes et acides phénols sont antioxydantes et augmentent la glutathion péroxydase. Les isothiocyanates du radis noir ont aussi montré de telles propriétés.

Quelques spécificités

Artichaut

Hypouricémiant

Les extraits d’artichaut diminuent également les concentrations d’acide urique (inhibition de la xanthine oxydase).

Stimulant de l’élimination rénale des déchets

Cette propriété diurétique est issue de l’effet synergique des acides phénols et acides alcools ainsi que des sels de potassium retrouvés dans les feuilles de la plante.

Effet prébiotique par la présence d’inuline

Radis noir

Protection de l’estomac

La sécrétion du mucus protecteur de l’estomac est accrue sur des modèles animaux d’ulcères gastriques. De plus, plusieurs isothiocyanates dont le sulforaphane ont révélé une activité antibactérienne sur Helicobacter pylori (à mettre à profit donc dans les gastrites et ulcères gastro-duodénaux avec infection par la bactérie).

Activateur de la motricité intestinale

Tout en accélérant les péristaltismes intestinaux paresseux, le radis noir exerce un effet apaisant en cas de désordres inflammatoires de la muqueuse.

Anti-inflammatoire

L’activité anti-inflammatoire du radis noir proviendrait des isothiocyanates et serait probablement reliée à son potentiel anti-oxydant.

Anti-allergique et mucolytique (glucosinolates)

Conseils d’utilisation

Indications

La combinaison artichaut/radis noir est synergique dans les cas de :

●      Dyspepsies fonctionnelles d’origine hépato-biliaires (ballonnements, constipations, digestions graisseuses difficiles)

●      Intoxications hépatiques médicamenteuses ou toxiques, y compris inflammatoires

●      Dyslipidémies légères à modérées (hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie)

●      Dysbioses intestinales

Précautions d’emploi

Les restrictions d’utilisation de l’artichaut se limitent aux cas d’obstructions biliaires.

 En ce qui concerne le radis noir, une utilisation prolongée n’est pas conseillée en cas de troubles thyroïdiens (les isothiocyanates, composés ubiquitaires de la famille des crucifères peuvent complexer l’iode et entraver sa fixation thyroïdienne).

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Pour toute question relative à l’utilisation des compléments alimentaires, demandez conseil à votre pharmacien.

Dr Sylvain Caula, pharmacien et naturopathe, en collaboration avec PUREPARA®

Bibliographie

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