Bouleau : source de multiples remèdes de phytothérapie
Publié le 23/02/2022
Pubescent (ou blanc) ou verruqueux, le bouleau fascine toujours. Déjà pour ce qu’il a symbolisé pour nos ancêtres: un canal par lequel circule l’énergie entre le ciel et la terre. Il existe donc un lien fort pour l’homme avec cet arbre qui incarne sagesse et purification. Dans le cycle de vie de la forêt, il prépare le terrain pour les autres essences. Cet arbre est également d’une grande générosité en phytothérapie par la richesse de ses matières premières végétales (ses feuilles et son écorce inscrites à la liste A de la Pharmacopée, mais aussi sa sève et ses bourgeons) à l’origine de plusieurs formes de préparations ou d’extraits mis au service de notre physiologie. Voici un tour d’horizon de sa phytochimie jusqu’à ses bienfaits en santé humaine.
Parties du bouleau utilisées en phytothérapie
Récolte
La récolte de l’écorce peut s’effectuer toute l’année alors que celles des bourgeons et de la sève se déroulent au printemps (bourgeons en février-mars et sève en mars-avril).Composition (1)
Feuilles
Riches en flavonoïdes (2 à 3%) et sels de potassium, elles servent à la préparation du jus de bouleau et de tisanes.Ecorce
Sa couleur blanche est notamment due à la bétuline, un saponoside triterpènique. Elle possède aussi dans la même famille de composés, l’acide bétulinique, à grand potentiel thérapeutique. Elle s’emploie en décoction. Elle renferme une huile essentielle (0.1%) pourvue en dérivés salicylés (salicylate de méthyle). Celle du bouleau jaune du Canada est notamment employée en aromathérapie.Sève
À la fois dotée de composés inorganiques et organiques, elle est particulièrement concentrée en minéraux et oligoéléments (calcium, magnésium, potassium, zinc, cuivre, manganèse, fer) et acides malique, succinique, citrique. S’y côtoient également une palette variée d’acides aminés (17) et d’hydrates de carbone (fructose, glucose, galactose, saccharose) ainsi que des polyphénols et acides phénols. Elle se consomme à l’état brut. Sa saveur est légèrement sucrée sans perturber l’équilibre glycémique.Bourgeons
C’est la partie du végétal la plus concentrée en flavonoïdes, avec de nombreuses molécules communes aux autres organes. Ils sont utilisés pour la fabrication des macérats glycérinés de la gemmothérapie ou en décoction.
Quelles propriétés générales ou plus particulières ?
Le bouleau blanc (Betula pubescens ou alba) et le bouleau verruqueux (Betula verrucosa) à quelques nuances près sont dotés des mêmes vertus médicinales. Leur différenciation en termes d’effets sera plus nette en ce qui concerne leurs bourgeons.Propriétés générales
Drainage rénal des déchets
Les feuilles par la présence des sels de potassium et des flavonoïdes sont diurétiques et favorisent ainsi l’élimination des toxines hydrosolubles comme l’acide urique, l’urée… Avec, de surcroît, un rôle préventif dans la formation des calculs rénaux. La sève, l'écorce, les bourgeons bénéficient aussi de cette propriété.Action dépurative métabolique
La bétuline est hypocholestérolémiante et réduit les taux de triglycérides en limitant l’expression de gènes impliqués dans la synthèse endogène du cholestérol (2).Propriétés plus spécifiques
Hépatoprotection et cicatrisation (écorce)
Des extraits d’écorce ont démontré un rôle protecteur du foie et cicatrisant cutané (voie externe).Anticancer (écorce, bourgeons)
L’acide bétulinique, plus abondant dans l'écorce, s'avère cytotoxique pour de nombreuses tumeurs (3),(4).Recharge en minéraux, acides aminés et antioxydants (sève, bourgeons)
La sève (ou « eau de bouleau ») ainsi que les bourgeons, en plus de leurs actions drainantes rénales, reminéralisent et protègent du stress oxydatif.Stimulation endocrinienne, et reminéralisation osseuse (bourgeons de bouleau pubescent)
Rééquilibrant articulaire (bourgeons de bouleau verruqueux)
Antalgique et anti-inflammatoire (huile essentielle de bouleau jaune)
Ces caractéristiques sont en lien avec la teneur de l’huile essentielle en dérivé salicylé.Indications et conseils d’utilisations
Cas de surcharges
Dans les indications suivantes :- Excès de toxines, surcharges émonctorielles
- Surpoids
- Rétention d’eau
- Surcharge métabolique, hyperuricémie, dyslipidémie
- saisonnières (21 jours)
- Sève de bouleau fraîche : à prendre à jeun à raison de 150 ml à 250 ml par jour en fonction des besoins, au printemps
- Jus de Bouleau à diluer dans l’eau, aux changements de saison
- de fond (21 jours par mois pendant 3 mois)
- Tisanes : Infusion de feuilles (2-3 g, 2 à 3 fois par jour) ou décoction de bourgeons (150 g/ litre d’eau, 2 à 3 tasses par jour)
- Macérats glycérinés de bourgeons : seuls ou associés (15 gouttes par jour, à diluer dans l’eau à prendre à jeun pendant 21 jours par mois pendant 3 mois)
Fatigue, déminéralisation (ostéoporose, caries dentaires…), états arthrosiques.
- cures saisonnières
- Sève de bouleau fraîche
- cures de fond
- Macérat glycériné de bouleau pubescent (fatigue, déminéralisation de type ostéoporose, caries dentaires…)
- Macérat glycériné de bourgeons de bouleau verruqueux (états arthrosique)
Douleurs musculaires, tendineuses et rhumatismales
- Huile essentielle de bouleau jaune diluée dans une huile végétale, à hauteur de 10% maximum en frictions
Plaies cutanées
- Compresses imbibées de décoction d’écorce (50 g dans 300 ml d’eau).
Précautions d’emploi
- Éviter en cas de pathologies cardiaques ou rénales
- Déconseillé en cas d’allergie aux salicylés ou au pollen de bouleau
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